La situation dans les organismes de sécurité sociale (CPAM, CAF, URSSAF & CARSAT) continue de se dégrader fortement depuis ce début d’année 2022.
Les raisons en sont connues : manque d’effectifs en CDI, explosion des contacts (notamment sur les PFS), explosion des arrêts de travail depuis le début de la pandémie COVID qui ont submergé les services de prestations en espèce, plantage de nouveaux outils (eDSH pour l’Invalidité, outils à la CAF…), directions pilotant sans vision stratégique ni empathie pour les personnels, absence de reconnaissance salariale (la valeur de notre point étant gelée depuis des années )…
Mais certains journaux ont d’autres explications ! Dans son édito du 10 juin 2022, voici comme l’éditorialiste François Lenglet explique, notamment, le retard dans le traitement des dossiers à la CAF :
L’affaire de la Drôme est emblématique. Les services administratifs ont d’abord été victimes d’un absentéisme inhabituellement élevé – les normes en la matière dans l’administration sociale sont pourtant déjà assez hautes. Absentéisme qui a sévi à la fin de l’année et au début 2022. Démotivation, maigres salaires, difficultés réelles du travail – la CAF est aux premières loges de la montée de la précarité – manque d’exigence de la hiérarchie : bon nombre d’agents sont passés du télétravail à la télé tout court, dans leur salle à manger.
Plus loin, il poursuit :
Cela crée des situations de détresse. Bon nombre d’allocataires n’ont pas d’autres ressources que ce qui est versé par la CAF. Dans certains quartiers, la frustration est telle qu’il faut des vigiles à l’entrée des locaux de la CAF. C’est le service public moderne : des agents en congé, des ordinateurs qui plantent, les dossiers qui s’empilent et des vigiles à la porte pour bloquer les usagers. La CAF de la Drôme a alors trouvé un moyen surprenant pour résorber son retard dans le traitement des dossiers : elle a décidé de fermer dix jours, jusqu’au 21 juin, parce qu’elle ne parvient plus à traiter les flux de dossiers d’allocataires.
La fermeture des accueils ou, à tout le moins, leur dégradation en terme d’amplitude d’ouverture n’est hélas pas l’apanage des CAF.
À la CPAM de l’Oise, nous avons appris cette semaine que la direction avait décidé de fermer l’accueil de Creil, Compiègne et Beauvais au tout venant les mercredis, jeudis et vendredis après-midi. Cette nouvelle organisation pourrait perdurer, si elle s’avère “efficace”, tout l’été.
Quant aux permanences extérieures (Chambly, Pont-Sainte-Maxence, Noyon ou bien encore Crépy-en-Valois), leur avenir semble plus que compromis. En tout cas, à ce jour, la direction n’a pas prévu de les réouvrir.
Bien évidemment, les agents d’accueil, attachés à leur mission de service public, ne sont pas satisfaits de cette organisation sur laquelle ils n’ont pas eu leur mot à dire. Il s’agit d’une décision “technocratique” prise sans considération pour les “petites mains” du terrain.
Et l’on notera que si l’article de RTL fait mention de vigiles aux portes d’entrée de la CAF, sachez que notre direction s’y est refusée ! Ce n’est pas la solution selon le DRH. Pourtant notre syndicat a informé l’employeur que la CNAM proposait de financer des postes de vigiles.
La direction n’a même pas voulu solliciter cette aide possible !
Il faut dire que niveau pilotage de la CPAM de l’Oise, c’est plutôt le néant depuis un moment : un directeur aux abonnés absents depuis des mois.
Il semblerait que le seul intérêt de la direction soit désormais d’aller faire un tour en barque sur le plan d’eau du Canada en septembre (lors du défi inter entreprises à Beauvais) et d’apprendre des chorégraphies endiablées ! Chacun ses priorités…
Pour être clair, nous ne jetons pas la pierre aux collègues qui participeront, comme chaque année, à cet événement puisqu’ils peuvent bénéficier d’un jour de congé (la rumeur parlait même de 2 jours octroyés selon le bon vouloir paternaliste du directeur cette année… mais interrogé en plénière CSE le 16 juin, le DRH a démenti) et d’heures de coaching.
Et en plus, et c’est là pour nous l’intérêt majeur de cet événement, ils bénéficient d’un moment de convivialité entre collègues, ce qui est important, voire nécessaire, en cette période plus que troublée : pandémie COVID, guerre en Ukraine, réchauffement climatique, inflation…
Mais tout le monde ne peut pas et ne souhaite pas participer à cet événement.
Et si l’ensemble de la CPAM s’y rendait, croyez-vous que les médias et surtout les assurés comprendraient que nous fermions la CPAM pendant 1 journée “pour se remettre d’un moment ludique” ?
Pour conclure, affirmons que ce ne sont pas les collègues qui ont demandé, voire même pensé à cette journée de congé ou aux heures de coaching considérées comme du temps de travail mais que tout cela est né d’une décision unilatérale de la direction !
Vous avez dit “priorités” ?
POUR CONSULTER LE COURT ÉDITORIAL DANS SON INTÉGRALITÉ, C’EST ICI QUE CELA SE PASSE : https://www.rtl.fr/actu/economie
Pour en savoir plus sur les grèves de nos collègues partout en France, voici quelques liens :
Les agents de la CPAM de Rouen / Elbœuf / Dieppe sont en grève, voici ce qu’en dit la presse : https://actu.fr/normandie/rouen_76540/les-agents-d-accueil-de-la-cpam-de-rouen-en-greve-contre-une-situation-catastrophique_51025566.html
La situation de la CAF de la Drôme où la direction met en cause les agents et leur absentéisme ! : https://www.tf1info.fr/societe/video-drome-la-caf-fermee-pour-rattraper-les-retards-2222655.html