Ce matin, mercredi 15 juin 2022, s’est tenue la réunion trimestrielle du conseil. Vos représentants Noura BOUHAMIDA et Muriel RIPART ont lu la déclaration suivante :
Déclaration des représentants du personnel du syndicat SUD au Conseil du 15 juin 2022.
Lors de la réunion d’installation, nous avons pu constater au travers des déclarations des différents syndicats que les conseillers étaient inquiets de la désertification médicale dans notre département. Les représentants du personnel du syndicat SUD tiennent à alerter le conseil des difficultés d’accès à l’assurance maladie auxquelles doivent de plus en plus faire face les assurés de l’Oise, surtout ceux touchés par la fracture numérique.
Depuis maintenant plus de deux ans, les permanences extérieures situées dans les territoires les plus précaires de l’Oise (Chambly, Crépy-en-Valois, Noyon, Pont Sainte Maxence…) n’ont pas rouvert leurs portes. Lorsque le CSE a demandé fin avril si la direction comptait rouvrir ces permanences, la réponse a été qu’elles restaient suspendues en raison de la crise sanitaire. Réponse surprenante dans un contexte de retour à la normale.
Les assurés peuvent évidemment se tourner vers le 3646, mais ce service est submergé depuis des mois par des volumes d’appels hors norme, à tel point que la Cnam a mis en place un système qui invite les assurés à rappeler ultérieurement…
Aujourd’hui, les assurés vont venir se cogner aux portes des accueils physiques de Beauvais, Compiègne et Creil s’ils n’ont pas eu l’idée de prendre un rendez-vous quinze jours à l’avance ! En effet, les agents d’accueil ont appris mardi 7 juin qu’ils n’allaient plus recevoir les assurés que sur rendez-vous et à certains créneaux de la semaine car ils doivent venir en aide aux services qui versent les indemnités journalières, (services en très grande difficulté également depuis le début de la pandémie).
Non seulement les agents d’accueil sont dépités de ne plus pouvoir recevoir, au cours des prochains mois, nos usagers dans des conditions satisfaisantes qui leur permettent de répondre au mieux à leurs besoins et attentes mais ils s’inquiètent également de devoir traiter des dossiers dont ils ne maîtrisent ni la technicité ni les évolutions.
Cette inquiétude et ce constat sont relayés depuis des mois par les élus qui interpellent la direction sur le fait que l’aide interservices pour le paiement des indemnités journalières est contre-productive car elle génère des régularisations, des défauts de paiement et donc de nouvelles sollicitations de la part de nos assurés.
Jusqu’à présent, l’employeur est resté sourd à ces interpellations et alertes !
C’est pourquoi, aujourd’hui, nous nous tournons vers vous, membres du Conseil de la CPAM de l’Oise, certains que nous avons en partage la défense d’un service public de qualité qui permette que chaque assuré puisse bénéficier de ses droits pleins et entiers, exigence d’autant plus forte et nécessaire en cette période de forte inflation.
Le directeur a alors fait un état des lieux des difficultés rencontrées par la CPAM de l’Oise : très forte pression sur les PE, accroissement des appels à la PFSR, solde du service Invalidité en très forte augmentation en raison de dysfonctionnements d’un nouvel outil (ce qui amène plus de sollicitations dans les accueils) … Il ne se souvient d’ailleurs pas avoir eu à gérer une situation aussi compliquée.
Puis il a évoqué le plan d’action mis en œuvre pour essayer de résorber le solde important des PE. Ce point devait être présenté par Mme FERAUDET qui était absente en raison d’un souci de santé, M. AZAM précisant que cette dernière était « sous l’eau » !
Ce plan d’action a été présenté comme une « mobilisation générale » pour faire baisser le solde des IJ. Pour cela, les agents d’accueil, qui, selon M. AZAM, sont pour la plupart volontaires et sont déjà correctement formés sur les IJ, vont traiter des dossiers PE. Pour pouvoir effectuer ces paiements, les accueils seront fermés 3 après-midi par semaine. Le directeur a expliqué que le nombre de rendez-vous proposés restera identique à ce qu’il était depuis la réouverture et que ces prises de rendez-vous seront « maximisés ». Il a indiqué que les délais pour en obtenir étaient en moyenne de 8 jours.
Dans un premier temps, cette organisation sera mise en place pendant 15 jours (jusque début juillet) et sera reconduite périodiquement, si besoin est, jusque fin août.
Vos représentants SUD ont rappelé que cela fait deux ans que les élus alertent la direction sur la situation compliquée du service PE et que l’aide interservices génère plus de travail pour les techniciens et experts PE (qui doivent traiter les réclamations et régulariser les dossiers) du fait de l’inexpérience des agents qui viennent en aide.
Lorsqu’un conseiller s’est inquiété des indus que cette aide peut engendrer, M. AZAM a répondu qu’il ne fallait pas « rentrer dans de fausses polémiques et imaginer que c’est parce que ce sont des agents d’accueil qui traitent les IJ, on va multiplier les indus, ça c’est une position qui me parait un peu folklorique 1 ».
Tous nos collègues en relation avec nos différents publics comme ceux qui doivent gérer des indus, des réclamations ou bien encore la détresse des assurés apprécieront …
Et comme à son habitude, le directeur a mis en cause notre syndicat en affirmant que les élus SUD créent des polémiques sans proposer de solutions.
Après ces échanges, nous pouvons souligner que les conseillers ont conscience des difficultés rencontrées par les assurés et les salariés. Ils ont tenu à saluer le travail fourni par les agents de la CPAM qui, comme l’a précisé l’un deux, ne sont pourtant pas remerciés à la hauteur de leurs investissements.
1. Définition : Mod., péj. Ce qui est d’un pittoresque facile et dépourvu de sérieux. C’est du folklore, quel folklore!