Vos élus SUD n’ont pas eu le temps de faire un petit topo de ce qui s’est passé au cours de la réunion CSE de mai : ils ont préféré profiter de leurs congés, des jours fériés et du pont. Vous devrez attendre le lonnnnnnnnng PV pour savoir ce qu’il s’y est vraiment passé.
La réunion CSE du 21 juin était présidée par la sous directrice des ressources humaines et de la performance, accompagnée de la responsable du service GAP et de la chargée de droit et de relations sociales.
Cela a débuté avec un beau lapsus de la présidente du jour : la labellisation « Great place to work » de la direction… Tout était dit, ou presque. Dans ce monde merveilleux où il ferait si bon travailler, les échanges ont malheureusement encore été houleux :
– la sous directrice des ressources humaines et de la performance nous a invités à « venir célébrer » cet événement avant qu’une de ses adjointes reproche à un de nos élus, sur un ton peu amène, d’avoir profité d’une coupe de champagne et des petits fours au cours de la célébration faite à Beauvais Savoie. Nous en déduisons donc que si vous n’êtes pas en accord avec ce « machin » (surtout si vous êtes sudiste), vous n’êtes pas les bienvenus aux festivités organisées par la direction ;
– la direction a affirmé que le questionnaire 2024 est autant anonyme que celui de 2023 -on vous laisse juge de l’anonymat. La direction a ajouté qu’il n’y a pas de « répression » pour les agents qui auraient écrit des choses dans les verbatim… (peut-être que la direction entend des voix car aucun élu SUD n’a jamais tenu de tels propos) ;
– notre délégation s’est montrée consternée que le directeur se soit félicité de l’absence de discrimination à la CPAM de l’Oise, devant le conseil et devant les salariés de Beauvais la veille, en célébrant cette labellisation.
Quand l’élu SUD victime de discrimination syndicale a dit être choqué et blessé par les propos du directeur qui sont tout sauf le reflet de la réalité, la responsable GAP a laissé entendre que le jugement – qu’elle disait ne pas connaître – ne devait pas comporter le terme « discrimination ».
L’élu en question a été effaré que l’on puisse affirmer cela et a tenté de lire un extrait de la décision rendue par la cour d’appel de Douai, ce qui lui a été refusé. Ce point sera donc mis à l’ordre du jour du CSE de juillet.
Manifestement, en niant l’existence d’une discrimination syndicale, l’employeur n’entend pas s’attaquer à ce problème dont souffrent plusieurs élus SUD !
Sinon voici les quelques informations susceptibles de vous intéresser que nous avons pu obtenir au cours de cette réunion :
– le prestataire du restaurant de Creil peut dénoncer son contrat avant fin juin. Le cas échéant, il y a un plan B : l’installation de frigos connectésavec des plateaux repas, le temps d’ouvrir un nouvel appel d’offre.
– nous avons demandé quand et comment la direction va mettre en œuvre la note de l’UCANSS portant sur l’acquisition des congés payés pendant un arrêt de travail. Il nous a été reproché d’avoir communiquer trop tôt cette note technique, ce qui a engendré un afflux de questions au service GAP (une cinquantaine), alors que la majorité des demandant ne seraient pas concernés. Peut-être que si la direction améliorait sa communication (ce qu’attend la grande majorité des salariés) nous n’en serions pas là. La présidente avait retenu la suggestion des élus de faire une communication à ce sujet aux salariés, mais on ne l’a pas vue. On va donc la faire à sa place : ne faites pas de demande RH pour savoir si vous allez récupérer des congés que vous n’auriez pas eus en raison d’arrêts maladie, seuls les agents concernés seront contactés.
En attendant, voici ce que prévoit notre convention collective à ce sujet : « Les absences provoquées par la fréquentation obligatoire des cours professionnels, les périodes de réserve obligatoires, les jours d’absence pour maladie constatée par certificat médical, cure thermale autorisée, accident du travail, maternité à plein traitement, longue maladie, les permissions exceptionnelles de courte durée accordées au cours de l’année et les congés prévus à l’article 12 sont, lorsqu’ils comportent le maintien du salaire, assimilés à un temps de travail et ne peuvent, par conséquent, entraîner la réduction du congé annuel ».
En d’autres termes, si on comprend bien, si vous avez été en arrêt avec le maintien de votre salaire, vous n’avez pas dû perdre de congés.
– les deux délégations ont demandé une journée de télétravail exceptionnelle le jour où la flamme olympique passera dans les villes où il y a un site de la CPAM. Il n’y a pas eu de réponse franche et sincère, la direction a dit qu’une note sera publiée ! En revanche, on a bien compris que les agents ne se verront pas accorder du temps pour voir passer cette flamme (qui passe environ tous les 100 ans en France). Rien ne vaut le défi interentreprises, annuel, pour lequel la direction offre une journée de congé
– toujours dans un souci de « QVCT », nous avons appris qu’à l’avenir (à partir de quand ?) les agents qui feront grève le vendredi ET le lundi suivant seront considérés grévistes les vendredi, samedi, dimanche et lundi, soit 4 jours au lieu de 2. La direction a affirmé qu’elle communiquerait bien en amont de la mise en application de cette décision très « Great place to work » ! Aussi, dans le doute et parce que la direction ne communique pas aussi bien qu’elle dit le faire, nous vous déconseillons fortement de faire grève un vendredi ET le lundi suivant (c’est vrai que nous sommes déjà tellement bien payés que se voir retirer 4 jours de salaire au lieu de 2, ça ne se verra pas sur le compte en banque).
– la direction ne souhaite pas organiser de sessions d’information sur le harcèlement et la souffrance au travail, comme elle l’avait fait pour les agissements sexistes et le harcèlement sexuel : les salariés ont des procédures à disposition !
Quant à nos autres questions, soit l’employeur a répondu à côté, soit il n’a pas voulu le faire -n’y voyant pas d’intérêt, soit on nous a dit que cela avait déjà été fait (ce qui n’était pas le cas, enregistrement d’une réunion précédente à l’appui) … Nous n’avons même pas pu obtenir une réponse sur le décompte des jours de maintien de salaire pour les agents en mi-temps thérapeutiques alors que cette question avait déjà été posée au mois de mai.
Sinon, nous avons consacré pas loin d’une demi-heure aux fameuses « questions du président » (étrangement disparues en mai, après que la CPAM ait été condamnée pour absence de neutralité syndicale) avec cette demande pour le moins ubuesque : « Pouvez-vous nous expliquer comment s’organise la préparation de l’ordre du jour du CSE en l’absence de Madame RIPART, secrétaire du CSE ? En effet, nous avons dû relancer à plusieurs reprises Madame RIPART afin de savoir quel élu la remplacer pour établir l’ordre du jour de la réunion de ce jour (annexe en pièce jointe) »
Un de nos élus a souligné qu’inscrire cette question était un non-sens et qu’il est problématique que la direction ne sache pas qui sont les secrétaires adjointes à qui elle doit s’adresser en l’absence de la secrétaire.
Une représentante de l’employeur a notamment affirmé que « l’objet de la question c’était pas d’incriminer Mme LE KERVERN ou Mme BOMPIERRE… ». Doit-on comprendre qu’il s’agissait d’incriminer celle dont le nom est cité deux fois dans la question et qui l’a perçu comme du harcèlement ?
Enfin, nous avons eu un autre moment très « Great place to work » quand la présidente du jour a commencé à répondre à nos questions au pas de charge, ce qui ne nous a pas permis de bien comprendre sa réponse. Nous avons donc perdu encore inutilement du temps dans un échange pas du tout constructif, la présidente mettant vraisemblablement de la mauvaise volonté à répondre à nos interrogations. Son ton condescendant a fini par blesser une élue SUD qui s’est sentie considérée comme « débile » et a dû sortir de la réunion pour essuyer cet affront.
En bref, au cours de cette réunion :
– un élu SUD s’est vu reproché d’avoir eu le culot de profiter d’un moment de « convivialité » offert, normalement, à tous les salariés. Il s’est senti discriminé et a donc pris la décision de ne plus participer à ces évènements.
– un autre élu SUD, victime de discrimination syndicale reconnu par la justice, s’est senti bafoué par la direction qui ne cherche même pas à s’en excuser,
– la secrétaire (sudiste elle aussi) s’est sentie attaquée au travers d’une « question du président »
– et une élue SUD a dû quitter quelques minutes la réunion car elle s’est sentie offensée par son employeur.
Si ces exemples sont la caractéristique d’un endroit où il fait « si bon travailler », alors notre syndicat confirme être contre la vitrine « GPTW». Nous préfèrerions que les sommes dépensées pour ce label le soient dans une médiation que nous demandons depuis des années pour améliorer le dialogue social, dialogue qui ressemble de plus en plus à un monologue de sourds. Cela reviendrait certainement moins cher que les 14 000 € que la CPAM a peut-être dépensés pour son label GPTW et cela satisferait les salariés qui en ont assez de cette « guéguerre ».
On va finir sur une note positive : les représentants de la délégation CGT présents ne se sont pas montrés hostiles ni méprisants envers les élus SUD, ce qui n’était pas le cas avec d’autres représentants CGT au cours de réunions précédentes.