Cette dernière réunion du CSE 2020/2024 ressemblait plus à un règlement de comptes qu’à une présentation des comptes du CSE.
Il faut dire qu’elle s’est tenue quelques jours avant les élections et alors que le directeur avait largement insisté pour venir vérifier les documents au CSE, obligeant des élus SUD à se plier à sa demande.
On rappelle au passage que cela faisait des mois que les élus SUD invitaient le directeur à venir consulter ces éléments… Le “hasard” a fait qu’il n’ait trouvé un créneau dans son agenda qu’en septembre 2024, quand le trésorier- le plus à même de répondre à ses demandes- était en congés et que les élus SUD auraient voulu pouvoir mener leur campagne électorale aussi tranquillement que les autres syndicats en lice.
Tout ça pour que la direction constate qu’il “manquait” un justificatif pour la somme, ô combien conséquente, de 18,48 € (on vous laisse calculer le pourcentage que cela représente sur une dotation de plus de 500 000 €). Justificatif que le trésorier a dû mettre 3 minutes, grand maximum, à retrouver et à présenter à tous les membres du CSE lors de cette réunion.
Parmi les dizaines (voire les centaines) de copies de pièces justificatives du CSE faites par l’agent comptable – sous l’œil du directeur et d’élus SUD – l’employeur a mis la main sur une autre “dérive” commise par les élus SUD au cours d’un déplacement. La sous directrice des ressources humaines et de la performance a en effet souligné que “la direction est relativement surprise d’y voir apparaitre des achats d’alcool ou de foie gras au mois de mars.”
On ne sait pas ce qui a le plus gêné la direction : manger du foie gras en mars (y aurait-il une interdiction ou une tradition dont nous n’aurions pas connaissance ) ou que les élus SUD se soient permis de déguster un mets réservé à une certaine élite, dont ils ne feraient pas partie ? Pour rassurer nos collègues qui nous lisent, les remboursements de frais de repas des élus sont toujours limités à 25 €, qu’ils aient mangé du foie gras, du caviar ou des patates !
Pour en revenir aux comptes, il est vrai qu’ils ont été présentés tardivement au CSE. Le trésorier s’en est excusé à plusieurs reprises, mais manifestement, ses plates excuses n’ont pas dû suffire car la réunion a été émaillée de reproches par les uns et les autres (pas par les élus SUD, qui savent que la gestion du CSE est très lourde à porter).
On ne va pas vous donner les détails des trois années de comptabilité* qui ont été votées, on va juste s’auto-satisfaire (on ne compte pas trop sur les autres membres du CSE pour le faire) de la bonne gestion de la dotation allouée par l’employeur qui permet d’honorer les commandes de prestations sans difficulté.
En effet, pour ceux qui ne l’auraient toujours pas compris, sans le fonds de roulement important que les élus SUD ont réussi à constituer depuis qu’ils sont majoritaires, il ne serait pas possible de commander en deux fois les chèques vacances qui coûtent aux alentours de 200 000 euros.
Cette réunion s’est achevée par une intervention de la représentante de l’employeur qui a su, une fois de plus, démontrer toute la neutralité et le respect de la vérité dont la direction a fait preuve au cours de ces dernières années : elle a accusé notre délégation de vantardise et de mentir dans ses tracts !
Selon elle, il serait “faux” de dire que ce serait grâce au syndicat SUD que les employés de la CPAM de l’Oise bénéficient de 3 jours de télétravail : ce serait “expressément dû au choix de la direction“.
On ne sait pas si nous sommes vantards mais, une chose est sûre, nous avons la fâcheuse tendance à ne pas vouloir laisser dire n’importe quoi :
- avant tout, contrairement à nous, la sous directrice des ressources humaines et de la performance n’était pas présente aux négociations (c’était l’ancien DRH, comme cela a été rappelé) ;
- le questionnaire auprès du personnel a bien été fait par les représentants du personnel, et non pas par la direction : on a d’ailleurs retrouvé deux articles qui peuvent étayer ces faits, (un article paru sur le site du CSE et l’autre sur notre site, les deux le 10/03/2021) ;
- la représentante de l’employeur a essayé d’entériner ses propos en indiquant que c’était l’ex responsable du service GAP qui nous avait fait signer cet accord. Celui-ci a été signé le 20 avril 2021 et l’ex responsable GAP n’est arrivée dans notre organisme qu’en décembre 2021 (voir l’Essentiel n°462).
Pour être clair, seule notre délégation pouvait signer cet accord. Et c’est bien parce qu’une majorité de salariés avaient exprimé le souhait d’avoir 3 jours de télétravail au travers de NOTRE questionnaire, que le directeur a accepté d’aller au-delà des 2 jours de télétravail qu’il avait, dans un premier temps, décidé d’accorder à tous, employés et cadres.
Pour essayer d’asseoir ses assertions, la sous-directrice des ressources humaines et de la performance a ensuite affirmé que ce ne serait pas non plus grâce aux élus SUD si les agents de Creil ont pu avoir plus de télétravail pendant les travaux du parking. D’après elle, ce serait dû à la responsable des services généraux (qui figurait sur une autre liste syndicale).
Ce doit être encore une pure coïncidence : le télétravail supplémentaire n’apparaissait pas dans les modalités proposées par les services généraux, parues le 18/07/2022, ce qui avait amené les élus à questionner les agents et à demander un CSE extraordinaire. Etrangement, c’est au cours de cette réunion que les élus apprenaient qu’une “dernière solution [était] la mise en place d’un jour supplémentaire de télétravail pendant la durée des travaux” (voir PV du CSE extraordinaire du 28 juillet 2022).
Peut-être que la seule “véritable vraie vérité” que la sous directrice ait dite au cours de ce débat (qui n’avait strictement rien à voir avec les comptes du CSE) sont quelques parts dans ses propos : “Alors je sais que voilà, en amont des élections, ainsi de suite, on va peut-être m’accuser ou autre de certains…euh voilà de vouloir vous porter préjudice.”
*si vous voulez des informations sur la tenue des comptes, vous pouvez consulter les rapports très détaillés, mis en ligne sur le site du CSE, ou attendre la parution du PV. Pour ceux que ça n’intéresse pas plus que ça mais qui sont friands des échanges les plus “croustillants” du CSE, vous pouvez vous contenter de lire les annexes des PV.